La douleur chez la personne âgée est un sujet complexe et multifacette qui nécessite une attention particulière, surtout dans le contexte des soins à domicile.
La Douleur chez la Personne Âgée: Un Défi Majeur
La douleur est la première pathologie gériatrique à domicile. Selon l’étude PAQUID, la prévalence de la douleur augmente avec l’âge, atteignant 40% chez les personnes de plus de 80 ans. En EHPAD, 40 à 80% des résidents sont douloureux, et à l’hôpital, plus de 50% des personnes âgées immobilisées souffrent de douleur.
Spécificités Gériatriques
La physiopathologie de la douleur chez la personne âgée présente des modifications de la conduction et de la modulation. Ces changements peuvent entraîner des localisations moins précises, des douleurs viscérales silencieuses et un retard à l’intégration de l’information douloureuse.
Les spécificités gériatriques incluent également une présentation atypique, comme le syndrome confusionnel, le syndrome dépressif, les troubles comportementaux et la perte d’autonomie. La douleur peut être difficile à repérer et évaluer au sein de la polypathologie.
Association Douleur-Troubles Cognitifs
La douleur chez les personnes atteintes de troubles cognitifs présente des défis supplémentaires. Les modifications des modulations centrales et l’expression atypique de la douleur nécessitent une attention particulière. La prescription d’antalgiques est souvent plus faible chez ces patients, et la population démente est souvent sous-traitée.
Évaluation de la Douleur et Prise en Charge
L’évaluation de la douleur chez la personne âgée doit être systématique et attentive. Les échelles d’autoévaluation et d’hétéroévaluation peuvent être utilisées, mais elles présentent des défis spécifiques. La bonne échelle est celle que l’équipe a choisie et utilise régulièrement en intra-hospitalier, quant à l’exercice libéral, elle demande une réflexion avec ses collègues et de se rapprocher d’autres professionnels libéraux et un travail de réseau.
La prise en charge de la douleur chez la personne âgée nécessite une approche médicamenteuse et non médicamenteuse. Les antalgiques doivent être utilisés avec prudence et l’automédication doit être surveillée de près. Les moyens non médicamenteux, tels que l’écoute active, la thermothérapie, les massages et la relaxation, sont également essentiels. « Croire en la douleur de l’Autre, c’est déjà être thérapeutique ».
Conclusion
La prise en charge de la douleur chez la personne âgée est un défi majeur qui nécessite une compréhension profonde et une approche multidimensionnelle. Les infirmières libérales jouent un rôle clé dans cette prise en charge.
Nécessité de la Formation
Ce panorama de la douleur chez la personne âgée met en évidence la complexité du sujet. Les infirmières libérales, en première ligne de la prise en charge à domicile, doivent être équipées des connaissances et des compétences nécessaires pour évaluer et gérer efficacement la douleur.
La formation continue dans ce domaine n’est pas simplement un atout; elle est une nécessité. Au travers de formations DPC financées et indemnisées, elle leur permet de rester à jour avec les dernières recherches et les meilleures pratiques d’évaluation et de traitement.
La formation aide également à développer son empathie et sa sensibilité nécessaires pour reconnaître et répondre à la douleur chez les personnes âgées, y compris celles atteintes de troubles cognitifs.
En fin de compte, la formation continue dans ce domaine est un investissement dans la qualité des soins et contribue à améliorer l’humeur, l’autonomie et la qualité de vie des patients, tout en renforçant la compétence des infirmières libérales.
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